L’exercice et l’activité physique réduisent le risque de maladies cardiovasculaires (MCV). Il a été observé qu’un individu actif a un risque de MCV de 30 à 40 % inférieur. Cependant, les études transversales précédentes n’ont pas réussi à établir si l’exercice a un impact significatif sur l’accélération de l’athérosclérose coronarienne et la morphologie de la plaque. Un article récent dans la revue Circulation s’est concentré sur l’étude de la relation entre le volume et l’intensité de l’exercice et la progression de l’athérosclérose coronarienne chez les athlètes masculins d’âge moyen et plus âgés.
Étude : Volume d’exercice par rapport à l’intensité et progression de l’athérosclérose coronarienne chez les athlètes d’âge moyen et plus âgés : résultats de l’étude MARC-2. Crédit image : sciencepics/Shutterstock
Le sommaire
Arrière plan
La calcification de l’artère coronaire (CAC) est un biomarqueur de la charge de plaque d’athérosclérose coronarienne et du risque futur d’événements cardiovasculaires. Ce biomarqueur peut être mesuré à l’aide de la technique d’imagerie par tomodensitométrie (TDM). De plus, une étude plus détaillée de la morphologie de la plaque coronarienne peut être réalisée avec l’angiographie de l’artère coronaire (CCTA).
En règle générale, les athlètes ont des scores CAC ≥ 100 unités Agatston, par rapport au volume d’exercice de la vie et à l’intensité de l’entraînement physique. Chez les athlètes actifs, la morphologie de la plaque d’athérosclérose s’est avérée plus calcifiée ou partiellement calcifiée. Des études récentes ont indiqué que les athlètes récréatifs ont une athérosclérose coronarienne plus élevée que les témoins sains moins actifs.
À propos de l’étude
La présente étude a utilisé le score CAC et le CCTA pour évaluer la relation entre les caractéristiques de l’entraînement physique et l’athérosclérose des artères coronaires chez les athlètes masculins d’âge moyen et âgés. Cette étude a émis l’hypothèse qu’un volume et une intensité d’exercice plus importants sont associés à une incidence plus élevée d’athérosclérose coronarienne.
L’étude actuelle est connue sous le nom de MARC-2 (Measuring Athletes’ Risk of Cardiovascular Events 2), un suivi de l’étude MARC-1 (Measuring Athletes’ Risk of Cardiovascular Events 1).
L’étude MARC-2 a recruté des hommes asymptomatiques d’âge moyen et âgés de plus de 45 ans et qui n’ont pas montré d’anomalies dans l’évaluation médicale de leur sport entre mai 2019 et février 2020. Les personnes ayant subi une intervention coronarienne percutanée au cours du suivi ont été exclu.
Des informations pertinentes sur les caractéristiques d’exercice des participants ont été obtenues via un questionnaire validé. Ce questionnaire vise à recueillir des informations sur le type de sport, la fréquence, la durée de chaque sport (en années), la durée d’une séance d’exercice et le niveau de performance, c’est-à-dire récréatif versus compétitif, de la cohorte étudiée.
Une tâche métabolique équivalente (MET) pour tous les sports rapportés a été attribuée sur la base du Compendium of Physical Activity. L’étude actuelle a utilisé le volume d’exercice, exprimé en heures MET/semaine, pendant la période d’étude.
Résultats de l’étude
L’étude actuelle a inclus un total de 291 hommes. Sur la base des critères d’éligibilité, 287 hommes ont finalement été inclus dans l’analyse MARC-2 CAC et 284 dans l’analyse de plaque. Il a été observé que le suivi moyen entre les tomodensitogrammes était de 6,3 ans. De plus, les niveaux de pression artérielle et l’utilisation d’antihypertenseurs et de statines ont augmenté de manière significative au cours de la période de suivi. Cependant, les taux de cholestérol des participants sont restés les mêmes tout au long de la période de suivi. Six participants ont arrêté de fumer.
L’intensité de l’exercice, mais pas le volume, était corrélée à la progression de l’athérosclérose coronarienne. L’impact de l’exercice vigoureux s’est avéré moins efficace dans la progression du CAC ; cependant, un exercice très vigoureux a été associé à une progression plus significative du CAC et de la plaque (calcification). Cette découverte est cohérente avec l’observation transversale MARC-1 qui a révélé qu’une intensité d’exercice spécifique améliore rapidement le développement de la plaque calcifiée.
L’exercice à un niveau d’intensité très élevé a été associé à la formation de plaque calcifiée, ce qui suggère que certains mécanismes peuvent être impliqués dans la facilitation de l’athérosclérose coronarienne chez les athlètes. Par exemple, un exercice d’intensité plus élevée produit des niveaux plus élevés de catécholamines, ce qui peut augmenter la fréquence cardiaque et la tension artérielle d’un individu. Selon des études antérieures, l’augmentation de la fréquence cardiaque accélère l’athérosclérose, peut-être en raison de la fréquence accrue du flux sanguin turbulent.
Aucune corrélation n’a été trouvée entre le volume d’exercice et la progression de l’athérosclérose coronarienne au cours du suivi. La conclusion de cette étude est cohérente avec une étude précédente qui a révélé que 74 % des athlètes récréatifs n’avaient pas de différence significative dans le volume d’exercice entre les personnes avec ou sans progression du CAC après 4,1 ans de suivi. Il est possible que le volume d’exercice soit associé à l’apparition de l’athérosclérose coronarienne, mais pas à sa progression. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les différences d’athérosclérose en fonction de l’intensité de l’exercice, c’est-à-dire dans les groupes séparés (course à pied et vélo).
conclusion
La conception de l’étude longitudinale et l’évaluation des scores CAC et CCTA dans une large population sportive sont les principaux points forts de cette étude. On a constaté que la prévalence et la gravité de l’athérosclérose augmentaient avec le volume d’exercice tout au long de la vie chez les athlètes.
Une course plus intense favorise une plus grande calcification de la plaque d’athérosclérose – mais est-ce bon ou mauvais ? Volume d’exercice versus intensité et progression de l’athérosclérose coronarienne chez les athlètes d’âge moyen et plus âgés : résultats de l’étude MARC-2 https://t.co/wnxkZ3PuVt
– Matthieu Lancaster (@LancasterM) 5 janvier 2023